jeudi 13 décembre 2007

" Paragraf 15"

L'avantage des rencontres public/réalisateurs : connaître les intentions du réalisateur. Elles offrent un nouvel angle de vue sur un film et sur les émotions qu'il suscite.
La rencontre avec le réalisateur de " Paragraf 15 " a été dans ce sens dans mon rapport au film. Même s'il est vrai que sans explication on ne peut qu'être touché par cette histoire. Celle d'un réfugié bosniaque qui tente par tous les moyens d'aller rejoindre sa petite-fille, seule membre de la famille qui lui reste, envoyée aux Etats-Unis après le décès de ses parents : une bombe est tombée dans leur appartement !
Quand on apprend que Mirza Ekinovic, le réalisateur, est lui même un réfugié bosniaque qui, avec sa famille, a quitté son pays natal au début des années 1990 pour se réfugier au Pays-Bas on voit les choses autrement. Quand il nous annonce qu'il a écrit le script avec son père, intellectuel de son état, on appréhende le film d'une façon différente.
Mirza Ekinovic ne pensait pas réaliser ce film aussi tôt dans sa carrière. Mais voir les camps de réfugiés irakiens, qui vivent dans des conditions encore plus difficiles que les siennes a fait précipiter les choses.
Son prochain film racontera, à travers trois histoires, la vie d'enfants dix ans après la guerre en Yougoslavie... Des histoires personnelles comme celles-ci permettent au reste du monde d'ouvrir les yeux sur des situations dont on parle rarement. D'ailleurs le producteur de Mirza, qui était lui aussi présent, l'a bien compris !

Haim was here et nous aussi

Photo de Shlomi Hayun par lui-même : le ciel de Poitiers

Haim, 18 ans, vit dans une caravane. Sa mère est morte et il porte en lui un lourd secret. Il se sent mal aimé et tente désespérément d’apaiser sa souffrance en luttant contre son passé.

Shlomi Hayun aime mettre en avant les enfants et leur innocence. Shlomi Hayun montre comment les adultes peuvent briser leur vie. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, la violence pour la violence n'est pas son objectif, comme Tarantino, mais il l'utilise quand elle est utile au film. Son premier film Heaven’s gate parlait déjà d’une relation père/fils. Cette relation l’intéresse beaucoup. L'inspiration de son film, il l'a trouvée quand il était jeune. Il a lu dans les journaux l’histoire de Haim. Haim was here repose sur cette histoire mais sans pour autant être l’histoire elle-même. Parmi les réalisateurs qui l’inspirent, citons les frères Dardenne, Hitchcock ou encore Cronenberg.

Il a découvert l'acteur principal dans un autre film. Il l’a donc engagé et l’a tout de suite encouragé à poursuivre sa carrière d'acteur en l’inscrivant dans une école pour prendre des cours d'art dramatique. Il est aujourd'hui l'acteur principal d’un film : La Visite de la fanfare. Moshe Ivgy, qui joue le rôle du père, est un acteur célèbre en Israël. Il n’avait jamais joué de méchant et c’est pour ça qu’il a accepté le rôle. Shlomi Hayun l’a poussé pour le rendre plus nerveux avant les scènes.

C’est la première fois qu’il vient présenter ce film dans un festival, bien qu’il en ait déjà beaucoup fait. Il est dérouté par la réaction des spectateurs qui trouvent parfois le film « horrible » mais ils ne font pas la différence entre l’histoire et le film en lui-même. Interrogations, interrogations.

Henri LANGOISSE

Séance spéciale pour les jeunes : une soirée angoisse ! A partir de 22h une soirée frisson au Théâtre. Parmi les films envoyés pour la Compétition une sélection sympa de films qui font peur pour une soirée tout autant effrayante !!!!

" Tout est pardonné " récompensé

Hier soir, entre deux programmes de Compétition, la nouvelle a été annoncée. Mia Hansen-Love a reçu le Delluc du Premier Film pour Tout est pardonné. Ce premier film de la réalisatrice était passé à Cannes à la Quinzaine des Réalisateurs. C'est un fait d'autant plus marquant que la jeune femme est jury pour ces 30es Rencontres Henri Langlois. Une jeune réalisatrice, à qui l'on espère le meilleur, a l'occasion de donner à de jeunes réalisateurs un prix pour ce qui est souvent leur premier film... Quel coup du sort!